Pourquoi la réponse de la Chine aux défis économiques ne fonctionne-t-elle pas ?

L'économie chinoise est confrontée à plusieurs défis, notamment la baisse des exportations, la faiblesse de la demande intérieure et crise dans le secteur immobilier. La reprise économique après la pandémie de Covid-19 a été plus faible que prévu et des secteurs tels que l’industrie manufacturière continuent de connaître des difficultés.

Des données médiocres effraient le reste du monde

Les données chinoises publiées jeudi, montrant une baisse des exportations, ont renforcé les craintes d'un ralentissement de la deuxième économie mondiale alors qu'elle peine à se remettre du COVID-19. La balance commerciale en dollars de la Chine s'élevait à 68,36 milliards de dollars, en dessous des prévisions de 73,9 milliards de dollars et en dessous des 80,60 milliards de dollars précédents.

Les gouvernements et les marchés sont préoccupés par ces indicateurs : la taille de l’économie chinoise et son interconnexion avec le reste du monde signifient que les hauts et les bas se font largement sentir. Voici un aperçu des problèmes auxquels est confrontée l’économie chinoise et des raisons pour lesquelles les experts estiment que Pékin n’en fait pas assez pour les résoudre :

• La levée des restrictions strictes liées à la pandémie en décembre a marqué le début d’une reprise progressive de l’activité de consommation en Chine, alors que les gens ont commencé à manger davantage au restaurant, à faire leurs courses et à utiliser les transports publics.
• Cependant, la reprise économique tant attendue a été plus faible que prévu et n’a pas touché tous les secteurs : la production industrielle, par exemple, continue de connaître des difficultés et a complètement perdu son élan.
• Alors que de nombreuses autres grandes économies sont aux prises avec l'inflation, les prix à la consommation en Chine ont chuté de 0,3 % sur un an en juillet, entraînant une déflation – signe d'une faible demande.
• Le chômage des jeunes a atteint un tel niveau en juin que les autorités ont suspendu la publication de ces chiffres tout en  Les moteurs traditionnels de la croissance, tels que les exportations, l’immobilier et la consommation, sont au point mort.
• Ces tendances rendent de plus en plus hors de portée l’objectif de croissance annuelle de la Chine d’environ 5 %.
• La promotion immobilière et les industries connexes ont constitué un pilier clé de l'économie chinoise ces dernières années, générant une part importante de son PIB.

Cependant, le secteur est dans une crise profonde

De nombreux développeurs de premier plan, dont Evergrande et Country Garden, ont récemment subi une pression financière croissante et leur niveau d'endettement astronomique met en avant le risque de faillite. Toute implosion de ces entreprises pourrait avoir des conséquences désastreuses sur le système financier chinois, avec pour conséquence un grand nombre d’appartements inachevés, des licenciements massifs et des dizaines de milliers de personnes incapables de récupérer leurs fonds.

Les turbulences sur le marché immobilier alimentent les doutes des acheteurs potentiels, augmentant ainsi la pression sur les budgets des promoteurs. L’économie ressent également les effets de la faiblesse de la demande mondiale, qui a affecté les exportations chinoises et la baisse des dépenses des ménages nationaux. Dans un effort pour renforcer ses finances, la Chine a opté pour une action prudente et ciblée plutôt qu’un plan de relance plus large mais coûteux.

En juillet, les autorités ont présenté des mesures visant à stimuler l'achat d'appareils électroménagers et véhicules électriques. Cela a été suivi par l’introduction d’allégements fiscaux pour les ménages et les entreprises afin de soutenir la consommation. Pour stimuler davantage l'activité, la banque centrale chinoise a récemment abaissé deux taux de référence, dans l'espoir d'encourager les banques commerciales à prêter davantage à des conditions plus attractives. Mais l'annonce la plus importante – destinée au secteur immobilier en déclin du pays – a été faite la semaine dernière.

Dans un effort de revitalisation du secteur, plusieurs grandes villes, dont Pékin, Shanghai et Guangzhou, ont assoupli les critères d'éligibilité pour prêt hypothécaire. Les primo-accédants ont également obtenu des taux d’intérêt plus préférentiels sur les prêts. Au cours des dernières décennies, les consommateurs chinois ont considéré l’achat d’un bien immobilier comme le meilleur moyen d’augmenter leur épargne.

Toutefois, l’incertitude économique généralisée reste le principal obstacle à une reprise de la consommation. Les ménages préfèrent actuellement "des économies au lieu de dépenses ou d'investissements". De nombreux économistes affirment qu’un plan de relance majeur est nécessaire pour remettre l’économie chinoise sur les rails.

Au lendemain de la crise financière mondiale de la fin des années 548, la Chine a investi quatre mille milliards de yuans (XNUMX milliards de dollars aujourd’hui) pour stimuler l’activité économique. Ce vaste plan de relance a permis un développement significatif des infrastructures du pays, entraînant un boom de la construction de routes, d'aéroports et de trains à grande vitesse. Mais cela s’est également traduit par de nombreux projets inutilisés et une augmentation de la dette. Pékin semble désormais se méfier de cette stratégie, alors que la pandémie a vidé les caisses des gouvernements locaux.